Un milieu à perdrix rouge caractéristique en Corse, favorable aussi aux autres espèces de petit gibier, et qui a malheureusement tendance à disparaître toujours un peu plus chaque année. Dans cet espace déjà favorable , un réseau de parcelles de céréales pourrait encore permettre d'augmenter sa capacité d'accueil en perdrix
Depuis 1983 les sociétés de chasse de Haute-Corse entreprennent des aménagements sur leurs territoires afin de favoriser le petit gibier. Trente ans plus tard ces travaux apparaissent bien plus cruciaux encore tant le gros maquis a progressé partout. Ce dernier fait reculer en effet toujours un peu plus perdreaux, cailles et lièvres sur des territoires où les milieux ouverts deviennent de plus en plus rares. Les aménagements cynégétiques en Haute-Corse continuent, même si on peut regretter qu’ils soient moins nombreux qu’il y a une vingtaine d’années. En effet l’envahissement du maquis et son corollaire la raréfaction du perdreau (et de ses chasseurs) font que les candidates aménageuses ont nettement diminué. Il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de sociétés continuent ce travail méritant et qu’il faut les en féliciter d’autant plus.
La plupart des travaux effectués aujourd’hui et aidés par la Fédération consistent à ouvrir le milieu par du débroussaillage, mécanique ou manuel. Dans le même objectif la Fédération s’est aussi attelée depuis 2014 à permettre à certaines sociétés de chasse de faire réaliser des brûlages dirigés à finalité faunistique, grâce aux compétences des services du Département (SDISS, Forestiers Sapeurs) ou de l’Etat (UIISC5).
Un autre type d’aménagement très profitable à ce petit gibier est la création et l’entretien de petites parcelles semées en céréales (blé d’hiver principalement). La Fédération a engagé depuis 2015 des expériences in situ avec différents types de blé du littoral jusqu’à 1500 mètres d’altitude pour comparer leurs performances.
Les actions déterminantes en matière de gestion de population de perdrix sont l’amélioration de leur habitat et l’adaptation du tableau de chasse au niveau des populations présentes.
. Améliorer l’habitat des perdrix signifie essentiellement débroussailler les secteurs historiquement favorables à l’oiseau et qui deviennent de plus en plus fermés. Souvent sur une commune ce travail peut apparaître dérisoire face à l’ampleur du phénomène du retour du maquis, c’est pourquoi il est important de bien choisir les sites stratégiques où agir, en concertation avec le technicien cynégétique fédéral qui donnera un avis utile (et indispensable pour pouvoir être subventionné).
. Adapter le tableau de chasse au niveau des populations présentes ne nécessite pas forcément de calculer des plans de chasse à partir de comptages de printemps et d’échantillonnage d’été, peu applicables dans les milieux difficilement accessibles de la perdrix en Corse. En revanche, à l’échelle d’un territoire, une société avec ses chasseurs peut parfaitement recenser en septembre les principales compagnies et leur taille, et décider des prélèvements qui pourraient s’appliquer sur chacune, sachant que toute compagnie contenant cinq oiseaux ou moins ne devrait plus être tirée.
Un troisième axe de travail peut ENSUITE permettre d’augmenter le potentiel cynégétique de la population de perdrix: la régulation des prédateurs. En Corse le renard, le geai et la belette sont les prédateurs de la perdrix qui ne sont pas protégés par la loi, auxquels il convient de ne pas oublier d'ajouter le sanglier, croisé ou non. Les suidés en forte densité sont en effet connus pour leur potentiel de destruction significative des couvées.